Véronique
Rivera

"Je suis l'arbre des villes, je suis l'arbre des champs, l'arbre de la fôret et de la montagne.
Je suis l'arbre résigné, en survivance, l'arbre en résistance, roi de la résilience.
Plus rien ne me résiste, et peu importe le temps, cela n’a plus d’importance :
j’explose le bitume, je soulève les murs, je surgis d’une gouttière, je phagocyte les bancs,
je me nourris de la pluie et du beau temps, je joue avec le vent et les enfants.

Je suis l'arbre, les arbres.
À celui qui sait écouter, parviendront nos cris de détresse et de colère, nous, esclaves,
nous, torturés, estropiés, clonés, faire valoir du béton.
La touche nature à la queue leu leu, coupe au carré, ridiculisés.
Vers les yeux de qui sait regarder, bondiront mille diablotins farceurs ou tristes,
chuchotement de notre peau, petit clin d’oeil complice.

Nous sommes liés, en des rythmes éloignés.
Laissez nous respirerez et vous respirerez mieux.
N'oubliez pas, nous étions là avant vous, nous serons là après vous.

Allez, vient m'embrasser et écouter le chant du monde".

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